
« De la graine jusqu’à l’embouteillage, tout est bio ». Rémi De Montbron, son épouse Sophie et son frère Emmanuel exploitent 80 hectares à Captieux, dont 33 sont en culture biologique. Le Domaine de Londeix est connu pour ses huiles de tournesol et de colza 100 % issues de l’agriculture bio. Et Rémi de Montbron se fait une fierté d’assurer une traçabilité exemplaire : « Je sème, le récolte, je stocke, je ventile, je presse, j’embouteille et je vends ». Qui dit bio, dit pas de produits phytosanitaires, pas de pesticides.
33 hectares bio
À ce jour, Rémi De Montbron cultive de l’orge et du triticale, du maïs, du soja, du tournesol et du colza. « Je me réserve une parcelle de culture particulière. Cette année, je fais du lin pour le transformer en huile de consommation. J’aimerai tester le sarrasin mais c’est plus difficile », précise le céréalier.
À notre échelle, l’agriculture biologique est presque aussi rentable, voire plus que l’agriculture conventionnelle
Les frères De Montbron ont repris le flambeau de leur père dans les années 1980. À cette époque, l’exploitation n’affiche aucun label bio. Il faudra attendre les années 2000 pour que Rémi De Montbron et son frère se lancent dans l’aventure. « À notre échelle, l’agriculture biologique est presque aussi rentable, voire plus que l’agriculture conventionnelle car les engrais ont un certain coût. Je fais mon compost moi-même, je fais venir du fumier de poule et je me sers auprès des centres équestres pour le fumier de cheval », explique l’agriculteur.
Et quand on lui demande si le bio est une aventure qui se tente, Rémi De Montbron est direct : « Oui, ça vaut le coût quand le producteur se creuse la tête ». Et pour ça, l’agriculteur se retrousse les manches pour vendre lui-même ses récoltes : « Il faut privilégier le lien entre le producteur et le consommateur. Les coopératives bio ne sont pas des intermédiaires rentables ». Rémi De Montbron commercialise sa production auprès d’élevages de bovins et de volailles locaux, d’agriculteurs du coin, dans des épiceries bordelaises, des AMAP et chez lui.
« La culture bio, c’est une éthique, c’est un souci de l’environnement. Cela replace l’agriculture à la campagne et rend les citadins curieux. Je pense que c’est une filière qui crée de l’emploi, notamment au niveau de la transformation et de la distribution, suggère Rémi De Montbron, Et surtout, je pense que c’est accessible à presque tous les budgets. Il faut réapprendre notre façon de consommer et favoriser les circuits courts ».
A. Y.